samedi 21 juillet 2012

Participation - Les électeurs boudent-ils vraiment les urnes en été?

Girl spiking during volleyball game
Du monde qui n'ont peut-être pas en tête les élections

Suite à notre questionnement sur le taux de participation et ses effets sur les partis politiques au Québec, on a voulu savoir si en fait la participation aux élections générales dépend des saisons dans lesquelles elles ont lieu.

On entend souvent auprès des politiciens que "les électeurs veulent pas d'élections" ou d'autres tels slogans, selon un baromètre que seulement eux possèdent. On pourrait reprendre ces outils de divination magiques ou secrets pour notre usage collectif en regardant ce que disent les électeurs dans la vraie vie, c'est-à-dire en regardant les chiffres.

Si on a l'idée en tête que la participation est moins élevé en été, on pourrait mettre des points pour chaque élection, selon le mois et le taux de participation. Mais pour en déceler un mode de comportement significatif, peut-être il serait plus intéressant de remarquer la participation comparée à la distance des élections du mi-été.

Notre calendrier est arbitraire, faut-il en rappeler, on aurait pu en avoir un qui commence en juillet et finit en juin.

En tout cas, plus loin du mi-été, plus le taux de participation va être grande, selon cette hypothèse. On utilise alors le mois de juillet comme proxy, le mois de vacances peut-être le plus commun à tous.

On voit d'abord la tendance générale parmi toutes les élections provinciales au Canada depuis 1980. En effet, quand on s'éloigne de juillet, la participation augmente.

À trois mois de loin de juillet, c'est à dire en octobre et avril, on devrait s'attendre à ce que la population soit prête à voter. Le taux recommence à diminuer après, aux mois de décembre, janvier et février, l'hiver n'étant pas un saison où beaucoup de monde a en tête l'idée d'aller dehors et voter.

Dans la graphique, la ligne de tendance est marquée en noir, avec l'équation polynomiale pour les accros de maths.

Quand on sépare les données par province, on voit que la diversité de la fédération canadienne se traduit en des comportements de participation très différents.

Qu'est-ce qu'on peut retenir de ce bol de spaghettis graphique? D'abord, en bleu, on voit que la tendance québécoise reflète la tendance générale, c'est-à-dire le plus on s'éloigne du mi-été, le plus on vote, puis on commence à rester chez nous quand l'hiver revient. Les autres provinces ont des tendances complètement à l'envers, parfois. Par exemple, le Nouveau-Brunswick.

On a réexaminé les données en vérifiant le coefficient de corrélation de Pearson. Au niveau pan-canadienne, notre mesure de "Mois de distance de juillet" contre la participation obtient comme r2: 0.01, ou une corrélation qui n'est pas peut-être si facile à discerner. Par contre, au niveau provincial, on voit plutôt des chiffres r2 tels que 0.20 pour l'Ontario, 0.19 pour le Québec et 0.21 pour le Nouveau-Brunswick, ou des tendances plus lourdes.

Alors il me semble confirmé que les élections estivales risquent de nuire un peu à la participation, au moins au Québec et en Ontario. Assurez-vous de rappeler à vos voisins d'aller voter en septembre!

Aucun commentaire:

Publier un commentaire