Dans les nouvelles d'aujourd'hui, on voit que le député de Masson s'en va au lieu de se présenter aux prochaines élections. À l'âge de 28 ans, Guillaume Tremblay cite la raison de vouloir fonder une famille (avec un salaire de député, tout devient possible, je suppose) pour justifier son départ. Il note que Masson "a toujours été un fief péquiste." Mais après la révision de la carte électorale en 2011, cette confiance envers l'électorat est-t-elle toujours justifiée?
Comme on peut voir dans la nouvelle carte, Masson perd une grande partie de son territoire, dû à la croissance des villes qui y restent, comme Mascouche. Par contre, les villes de Repentigny et Charlemagne quittent entièrement Masson, comme on a déjà vu en examinant le comté de L'Assomption. Quels sont les effets de ce changement, qui tombe, heureusement, sur les limites préexistantes?
Comme on peut voir dans le tableau, les électeurs qui seront dorénavant dans L'Assomption (2011) étaient en quelque sorte plus libéraux et solidaire que ceux restants dans Masson (2011), et curieusement, si on considère nos découvertes sur la participation, ils étaient moins abstentionnistes. Alors qu'est-ce que ça veut dire pour Masson? Est-t-elle toujours un château fort péquiste? D'abord, en effet, elle devient plus péquiste, mais surtout la circonscription devient plus caquiste (en utilisant les chiffres de l'ancien ADQ) à une proportion de 2:3. On voit dans les résultats que nous avions sur-estimé la caractère libérale de la nouvelle Masson (2011), par environ 1%. Et inversement, le soutien notionnel aux caquistes était sous-estimé par environ le même montant. Le PQ gagne moins qu'un point de pourcentage.
La perte d'un député sortant pénalise le PQ, et étant donné le niveau de soutien pour la CAQ dans le Rive-Nord (24.4% contre 28.6% pour les libéraux et 33.7% pour le PQ, selon les sondages régionaux publiés sur Threehundredeight.com), c'est assez pour mettre Masson dans la colonne des courses serrées, avec une avance de 1% sur la CAQ.
Threehundredeight.com, par contre considère le siège comme solidement péquiste, 44% contre 31% pour la CAQ.
Peut-être si le jeune Tremblay passe quelques années comme maire de Mascouche, comme l'article suggère est une possibilité, il pourrait revenir comme candidat vedette et regagner son ancien comté, afin d'en faire un vrai fief péquiste. Pour l'instant ses confrères vont devoir mettre des bouchées doubles pour garder son comté.
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